- couleuvre
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• fin XIIe; lat. pop. °colobra, class. colubra1 ♦ Serpent non venimeux (colubridés) dont les nombreuses espèces sont répandues dans le monde entier. ⇒ nasique. Couleuvre à collier ou serpent d'eau. Couleuvre vipérine. Couleuvre lisse. ⇒ coronelle. Couleuvre d'Esculape. « une tête noire, un collier jaune, ce n'est qu'une couleuvre d'eau » (Genevoix). Petit de la couleuvre (ou COULEUVREAU n. m. , 1572 ).2 ♦ Loc. Paresseux comme une couleuvre, très paresseux. Glisser comme une couleuvre.♢ Avaler des couleuvres : subir des affronts sans protester; croire n'importe quoi.couleuvren. f.d1./d Serpent (Fam. colubridés) aux nombreuses espèces très répandues dans le monde entier, dont la mâchoire supérieure est dépourvue de crochets venimeux ou n'en porte qu'à l'arrière.|| Fig. Avaler des couleuvres: essuyer des affronts sans protester; croire n'importe quoi.d2./d (Guyane) Ustensile à l'aide duquel on presse le manioc pour en extraire le jus toxique.⇒COULEUVRE, subst. fém.A.— ZOOLOGIE1. Vx, surtout au plur. Reptile de l'ordre des Ophidiens (cf. CUVIER, Anat. comp., t. 3, 1805, p. 77). Synon. colubridé :• 1. En mars, la couleuvre sort de son trou, et, épuisée par l'effort, s'endort au soleil, luisante, toute neuve.RENARD, Journal, 1902, p. 741.2. Serpent non venimeux dont il existe plusieurs espèces. Couleuvre d'eau. La couleuvre, immobile sur la mare, déglutissait laborieusement sa proie, les mâchoires horriblement dilatées (PERGAUD, De Goupil, 1910, p. 163).— [P. compar. avec l'allure souple ou avec les mœurs de ce reptile] Être habile, souple, paresseux comme une couleuvre. Louise se glissa comme une couleuvre par la porte entrebâillée (DUMAS père, Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 523). Mais tu verras, tout à l'heure, si je suis une couleuvre. Quand il faut travailler, on travaille (ZOLA, Germinal, 1885, p. 1402) :• 2. La duchesse de Maufrigneuse et madame d'Espard regardèrent d'abord ma mère, puis le baron, d'un air pétillant, narquois, rusé, plein d'interrogations contenues. Ces fines couleuvres ont fini par entrevoir quelque chose.BALZAC, Mémoires de deux jeunes mariées, 1842, p. 264.— P. métaph. La « jeune fille», aussi verte que sa robe (...) sa couleuvre de cheveux perdue dans les plis de sa traîne (COLETTE, Apprent., 1936, p. 62).B.— Au fig., vx. Insinuation malicieuse ou perfide. Madame Madeleine Lemaire, experte aussi en l'art de cacher des couleuvres sous des roses et des violettes (BLANCHE, Modèles, 1928, p. 112).— Loc. fam. Avaler des couleuvres. Subir des affronts ou éprouver des difficultés sans se plaindre. Quand on a commencé à avaler quelques couleuvres, fût-ce par politique, on finit par les avaler toutes (MONTHERL., Reine morte, 1942, p. 172).♦ Emploi factitif. Faire avaler des couleuvres à qqn. Lui infliger des humiliations, des désagréments. On me fait avaler des couleuvres toute la journée, répétait le baron (STENDHAL, L. Leuwen, t. 1, 1836, p. 45).C.— Emplois techn.1. ARTILL. Couleuvrine. La couleuvre de bronze dégorge ses entrailles (CHATEAUBR., Natchez, 1826, p. 276).2. HÉRALD. Meuble qui représente une couleuvre. La couleuvre milanaise (QUINET, Allem. et Ital., 1836, p. 173).Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1121-35 culovre (PH. DE THAON, Bestiaire, 2641 ds T.-L.); 1174-1200 « insulte à l'adresse d'une personne déloyale » (Renart, éd. M. Roques, br. 5, 6071); 2. 1667, 23 mai fig. faire avaler des couleuvres à quelqu'un (BUSSY RABUTIN, Lettre ds Mme DE SÉVIGNÉ, Lettres, éd. M. Monmerqué, t. 1, p. 491). Du lat. vulg. colobra (TLL, s.v. colubra, 1727, 15) altération du lat. class. colubra « couleuvre femelle », masc. coluber « couleuvre, serpent (en général) ». Fréq. abs. littér. : 315. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 468, b) 730; XXe s. : a) 424, b) 293.
DÉR. 1. Couleuvreau, subst. masc. Petit de la couleuvre. Les œufs de la couleuvre à collier ont une coquille malléable. (...) Trois jours après la ponte le couleuvreau fend l'œuf grâce à une dent qui tombera tout de suite après (La Vie des bêtes, mai 1975, n° 202, p. 22). — []. Ds Ac. 1798-1932. — 1re attest. 1572 (R. BELLEAU, La Bergerie, 1re journée [I, 267] ds HUG.); du rad. de couleuvre, suff. -eau. 2. Couleuvrée, subst. fém., bot. Plante à tige grimpante, comparable à la forme d'une couleuvre, de la famille des Cucurbitacées. Synon. bryone. Attesté ds les dict. gén. du XIXe s. dont Ac. 1798-1878, ainsi que ds Lar. 20e et QUILLET 1965; sous la forme colubrine ds Ac. Compl. 1842, BESCH. 1845, Lar. 19e, LITTRÉ, GUÉRIN 1892, QUILLET 1965. — [
]. Ds Ac. 1694-1740, s.v. coulevrée; ds Ac. 1762-1878 sous la forme mod. (-eu), ds Ac. 1932, s.v. colubrine. — 1res attest. 1539 coulevree (EST.); 1611 couleuvree (COTGR.); de couleuvre (p. allus. au caractère rampant de cette plante), suff. -ée.
BBG. — GOTTSCH. Redens. 1930, p. 112. — MAT. Louis-Philippe 1951, p. 202. — ROG. 1965, p. 42.couleuvre [kulœvʀ] n. f.ÉTYM. V. 1185; culovre, v. 1130; d'un lat. pop. colobra, du lat. class. colubra.❖1 Cour. Serpent non venimeux, commun dans les régions tempérées (⇒ Anguille, 4.). || Couleuvre à quatre raies. ⇒ Élaphis. || Couleuvre à collier ou serpent d'eau. || Couleuvre lisse. ⇒ Coronelle. || Couleuvre d'Esculape. || Couleuvre marbrée. || Couleuvre vipérine, aquatique (absolt vipérine). || Grande couleuvre de l'Inde. ⇒ Nasique. — Peau de couleuvre; œufs de couleuvre.1 Puis au sortir de ces bois frais et touffus, une jachère crayeuse où sur des mousses ardentes et sonores, des couleuvres repues rentrent chez elles en levant leurs têtes élégantes et fines.Balzac, le Lys dans la vallée, Pl., t. VIII, p. 856.2 Une couleuvre, par instants, rampe sur la bruyère avec le bruit sec du parchemin froissé.L. Tailhade, Contes et poèmes en prose, Les noces de Messidor, III.3 Un sillage creuse l'herbe à nos pieds, une glissade sinueuse et sifflante.C'est une couleuvre, dit la petite; une belle.Elle nous la montre, nageant à fleur de l'eau plombée qu'elle coupe de sa tête levée : une tête noire, un collier jaune, ce n'est qu'une couleuvre d'eau.M. Genevoix, Forêt voisine, p. 44.♦ ☑ Loc. compar. Se glisser comme une couleuvre. ☑ Être souple, insinuant comme une couleuvre. ⇒ Serpent.➪ tableau Noms de reptiles non fossiles.2 ☑ Fig. Avaler des couleuvres : subir des affronts sans protester (⇒ Avaler, cit. 23, 24), accepter, supporter comme des vérités n'importe quelles déclarations.4 Je lui dis tous les jours qu'il faut que le goût qu'il a pris pour elle soit bien extrême, puisque ce goût lui fait avaler, et l'été et l'hiver, toutes sortes de couleuvres (…)Mme de Sévigné, 576, 11 sept. 1676.5 L'essentiel dans cette manière d'arriver est d'agréer maints soufflets et de savoir avaler une quantité de couleuvres : M. de Talleyrand faisait grand usage de ce régime des ambitions de seconde espèce.Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. IV, p. 124.♦ Vx. Insinuation perfide.❖DÉR. Couleuvreau, couleuvrée, couleuvrine.
Encyclopédie Universelle. 2012.